Supercoop Bordeaux
mettre la main à la pâte, plutôt qu’au porte-monnaie !
Inspiré d’un succès new-yorkais, le 1er supermarché coopératif bordelais ouvrira ses portes d’ici fin 2016. Le principe : être à la fois client et employé pour consommer sain et pas cher.
Projet social
SuperQuinquin à Lille, La Louve à Paris, La Chouette Coop à Toulouse, Locavorium à Montpellier, Otsokop à Biarritz, et bientôt Supercoop à Bordeaux : en un an à peine, porté par les vents favorables de l’économie collaborative et de l’anti-malbouffe, le phénomène des « supermarchés participatifs » a pris racine sur le sol français.
Le principe ? À la fois ingénieux et bête comme chou : transformer les clients en employés occasionnels. Grâce à cette main d’oeuvre gratuite qui réduit à néant les charges salariales, les produits proposés, essentiellement locaux et bio, affichent à l’étalage des prix de 20% à 40% inférieurs à ceux du marché.
D’ici fin 2016, à raison d’une faible cotisation annuelle et 3 heures bénévoles par mois, les adhérents de Supercoop Bordeaux pourront ainsi endosser la casquette de magasinier, chef de rayon ou caissier pour, en contrepartie, consommer sain et responsable à moindre coût.
Un modèle inspiré du légendaire Park Slope Food Coop, créé à Brooklyn dans les années 70, qu’Anne Monloubou, initiatrice du projet bordelais, est allée observer sur place. Cette ancienne architecte-paysagiste de 42 ans insiste sur la dimension sociale de l’aventure : permettre à tout un chacun, et en particulier aux catégories défavorisées, d’accéder en un même lieu à des produits de qualité.
Aventure humaine
En attendant de trouver des locaux adaptés, l’association des amis de Supercoop, hébergée par la Ville de Bègles, n’en est pas moins active.
Un groupement d’achat, rejoint par 25 producteurs régionaux sélectionnés avec soin, propose déjà en ligne un éventail de 200 références, qui devrait s’étoffer jusqu’à 3 000 au fil des demandes exprimées par les clients-adhérents. Retraités, étudiants, chômeurs ou actifs, ils représentent une large palette (à majorité féminine), et sont aujourd’hui près de 600 ; sachant que le supermarché sera physiquement réalisable à partir de 1200 inscrits, et qu’au-delà de ce seuil, une création d’emploi sera possible tous les 300 nouveaux adhérents.
« Le chiffre grimpe à une vitesse exponentielle ! », se réjouit Sabine Curci, en charge du volet « relations publiques ». Cette naturopathe de 40 ans fraichement installée à Bordeaux, compte parmi la soixantaine de membres actifs de Supercoop. Un comité de pilotage de 16 bénévoles traite quant à lui les principaux aspects du dispositif (juridique, informatique, vie du local, achats…).
L’association communique par ailleurs en se déplaçant, et en organisant tous les 15 jours une réunion d’information pour faire connaître et affiner le projet. Elle organise également des ateliers thématiques, réfléchit à un système de garde d’enfants pendant que les parents font leurs courses, et à mille autres manières d’enrichir ce véritable « projet humain », qui se veut pas « juste une nouvelle façon de faire ses courses ».
Pour aller plus loin :