Coworking Bordeaux : une nouvelle façon de travailler
Travailler ensemble et différemment est un phénomène de société qui s’installe. Bordeaux, qui a adopté cette tendance depuis quelques années, suit désormais la dynamique des « working cafés ». Ainsi, Le Bac à Sable et La Bicoque accueillent une clientèle mêlant travailleurs nomades et consommateurs traditionnels.
Phénomène montant
Réductions des coûts, lutte contre l’isolement, échange de compétences : le boom du coworking – ou « espace de travail partagé » – va de pair avec celui de l’économie collaborative et du travail indépendant.
Né dans la Silicon Valley, et importé en France en 2008, ce phénomène a dépassé peu à peu le champ exclusif de la culture geek. Parmi la bonne trentaine d’espaces de coworking que compte aujourd’hui l’agglomération bordelaise (2e en France, après Paris) : des plateaux numériques, au 1er rang desquels Darwin et le Node, mais aussi des regroupements sectoriels autour de la santé (Health Square), du textile (Sew & Laine), de l’entrepreneuriat responsable ou du cadre de vie (La Ruche).
Toute dernière déclinaison : le « working café », à mi-chemin entre espace de travail et café classique.
Cap sur l’entrepreneuriat
Ils ont tous deux 41 ans et ont franchi, l’une avec Le Bac à Sable, l’autre avec La Bicoque, le pas vers l’entrepreneuriat, faisant entrer Bordeaux dans la mouvance des « working cafés ».
Xabina Carreau, Bayonnaise installée à Bordeaux depuis une dizaine d’années, cherchait simplement un lieu public pour potasser sa reconversion en solo, après 15 ans de marketing digital : « J’ai tout essayé : bibliothèques, cafés… mais soit il manquait une prise électrique, soit il fallait consommer café sur café pour pouvoir rester sur place…je me suis donc créé un lieu de travail sur mesure, qui profite aux gens dans le même cas, et qui est devenu mon projet d’avenir ! ».
Le Bac à Sable ouvre en novembre 2015 : 260 m2 aménagés en 2 grands espaces de travail, 75 places disponibles, et 3 salles de réunions. Et pour les petites faims : soupe, salade ou gâteau du jour, et micro-ondes à disposition.
Xabina met aujourd’hui l’accent sur de nouvelles prestations : ateliers dédiés à la sphère du travail (visibilité sur le web, coaching, langues, sophrologie…) et permanences mensuelles d’avocats ou d’experts comptables, gratuites pour les coworkers.
Son ambition : « Faire du Bac à Sable un vrai carrefour d’entrepreneurs ».
C’est au gré de ses voyages et de sa vie parisienne, que Guillaume Allag s’imprègne quant à lui du concept de « working café » : « Ancien directeur commercial dans le tourisme, j’ai succombé au dynamisme et à la qualité de vie de Bordeaux : la ville idéale pour me lancer et me rapprocher de l’océan où j’aime aller surfer ».
Fin juin 2016, le voilà donc auto-propulsé chef d’entreprise, à la tête de La Bicoque : 77 m2, 27 postes de travail et 7 autres dans « La Bulle », une salle de réunion toute équipée qui accueille aussi bien « des brainstormings de start-up, la présentation d’une nouvelle gamme de chaussures, des entretiens d’embauche… ».
Particularité : pas de forfait horaire pour les « non workers », mais un classique service à la carte, avec des produits bio cuisinés sur place – tarte, soupe et gâteau du jour, pancakes, cookies, muffins, jus frais de fruits saisonniers et autres boissons détox.
Son rêve pour la suite : « Franchiser La Bicoque jusque sur la côte atlantique … ».
Comme à la maison
Le décor. Trait commun à ces nouveaux lieux qui revisitent en profondeur les codes du travail, une décoration étudiée, pour se sentir « comme à la maison » : une ingénieuse mixité entre open spaces et coins cosy, meublés « récup » ou design – avec une touche années 60 pour Le Bac à Sable et scandinave pour La Bicoque.
« Une configuration qui encourage la liberté de mouvement et permet, en passant d’un siège ou d’un coin à un autre, de varier les ambiances » souligne Xabina Carreau. Et surtout, « une atmosphère sereine, mais propice à l’échange, et donc au réseautage », indique Guillaume Allag.
La clientèle. Etudiants, auto-entrepreneurs, développeurs, créateurs de projet, businessmen de passage peinant à travailler à l’hôtel, mères de famille avec enfants, badauds, touristes : une majorité de « workers » qui se mêlent chaque jour aux « simples » clients venus en quête d’une pause détente.
Les formules « workers ». Toutes sans engagement, elles sont basées sur un forfait horaire de 4€, incluant snacks sucrés et boissons chaudes à volonté, puis 3€ les heures suivantes, sécables en 15 ou 20 minutes.
Des offres « journée » (voire « demi-journée »), « semaine » ou « mois », des salles de réunion accessibles à l’heure ou à la journée et des locaux privatisables – pour de l’événementiel notamment.
Pour aller plus loin :